Bienvenue sur une autre planète. Un paysage minéral et désolé d’une beauté à couper le souffle. Une vallée perdue à 4000 mètres d’altitude, la plus élevée qui soit habitée dans l’Himalaya. Bienvenue au monastère de Phuktal, dans la région du Zanskar. Les moines vivent là une existence moyenâgeuse, accrochés au flanc d’une falaise quasi inaccessible. C’est à l’âge de cinq ans que Kenrap, considéré comme la réincarnation d’un vieux moine de 68 ans, a été envoyé dans ce monastère bouddhique.
[quote]Dans les pas de Kenrap, huit ans dont trois au monastère, véritable héros du film, Marianne filme les cours de philosophie, les corvées de bois et d’eau, les jeux et les prières, l’incroyable périple hivernal pour procéder aux rituels d’abondance dans les villages de la région. Le dépaysement est total mais, autant que la rudesse des conditions de vie, l’étrangeté des mœurs ou la splendeur des paysages, c’est la qualité du regard qui distingue ce film. Samuel Gontier (Télérama)Marianne Chaud, née en 1976, est ethnologue, diplômée de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, à Paris. Elle a consacré sa thèse de doctorat à l’étude de la relation des hommes à leur territoire dans la région himalayenne du Ladakh-Zanskar, dans le Nord de l’Inde. Depuis dix ans, elle retourne régulièrement dans cette région, effectuant des séjours de trois à sept mois dans différents villages, à différentes époques de l’année. Accueillie par des familles ladakhi, elle apprend leur langue, adopte leurs règles, participe à leurs travaux, qu’ils soient agricoles ou domestiques. Depuis 2006, elle réalise des films documentaires dans cette région qui est devenue son terrain privilégié pour explorer l’universalité de l’homme. Elle tourne ses films seule, équipée d’un matériel réduit à l’essentiel : une caméra, un micro, des panneaux solaires pour recharger les batteries. Ce choix lui offre la liberté de faire des tournages longs (entre trois et six mois), dans une relation de grande intimité avec ses personnages.